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Le Conseil du trésor consulte l’AAPPQ sur le contexte de surchauffe dans l’industrie de la construction

Le Conseil du trésor consulte l’AAPPQ sur le contexte de surchauffe dans l’industrie de la construction

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4/12/2019

Avec les nombreux projets publics et privés en cours et annoncés, l’industrie de la construction connaît une effervescence. Ayant programmé un plan québécois des infrastructures de 115 milliards de dollars sur 10 ans, le gouvernement s’inquiète des conséquences de ce contexte de surchauffe sur les coûts et les échéanciers des projets. Il a donc mené une ronde de consultations auprès de l’ensemble des principaux acteurs de la construction pour mieux comprendre les enjeux et identifier de potentielles pistes de solutions. Cette consultation est menée par M. Louis-Charles Thouin, député de Rousseau et adjoint parlementaire du ministre responsable de l’Administration gouvernementale et président du Conseil du trésor, M. Christian Dubé.

Anne Carrier, présidente de l’AAPPQ et Anik Shooner, vice-présidente sortante, accompagnées de Lyne Parent, directrice générale, ont rencontré M. Thouin il y a quelques semaines. À cette occasion, votre association a émis les suggestions et pistes de solutions suivantes pour tenter de mitiger les effets du contexte de surchauffe :

  • Considérer les firmes d’architecture comme des partenaires stratégiques
    En associant les architectes en amont des projets et en reconnaissant la juste valeur des services rendus, les architectes sont des partenaires conseils des donneurs d’ordre publics, à même de concevoir les ouvrages, les optimiser et proposer des solutions innovantes, en fonction notamment du contexte de marché des entreprises de construction. Il faut s’appuyer sur leurs expertises.

  • Travailler sur l’attractivité des marchés publics
    Avec la multitude de projets privés et publics, les firmes d’architecture peuvent davantage se permettre de choisir les mandats sur lesquels ils vont soumissionner L’AAPPQ pense qu’il est important de travailler sur les conditions de rémunération et les modes de sélection des professionnels, ainsi que sur les clauses sévères et abusives, afin que les marchés publics restent attractifs pour les architectes. Révision des taux horaires du décret, sélection des professionnels basée sur les compétences et non le prix, ouverture à la relève, collaboration avec les donneurs d’ordre basée sur une relation de partenaire plutôt que sur le transfert de risques, sont autant d’éléments à travailler en priorité.

  • Favoriser les modes de réalisation qui privilégient le lien client-architecte et la transparence
    Une des solutions pour atténuer certains effets de la surchauffe dans le milieu de la construction est de mieux adapter le mode de réalisation en fonction du projet. Au-delà du mode traditionnel qui a fait ses preuves, le mode en gérance de construction, dans lequel l’entrepreneur général est responsable de ses sous-traitants (contrat CCDC 5B) est intéressant. Ce mode a l’avantage d’être souple en permettant de phaser le projet par lots pour s’adapter aux échéanciers serrés, tout en étant transparent.

L’AAPPQ a également rappelé que la conception représente 1 à 2 % du coût global d’un bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie, mais que c’est à ces étapes que se définissent les éléments qui auront des conséquences sur les coûts de construction d’une part, mais aussi sur les frais d’exploitation et d’entretien, et sur les mesures à prendre pour réduire au minimum l’empreinte écologique d’un bâtiment. Il n’est donc pas rentable socialement de faire de maigres économies dans les étapes de conception.

 

Photo, de gauche à droite : Anik Shooner, vice-présidente sortante de l'AAPPQ, M. Louis-Charles Thouin, adjoint parlementaire du ministre responsable de l’Administration gouvernementale et du président du Conseil du trésor et Anne Carrier, présidente de l’AAPPQ.